COUPLE : Y A-T-IL UN ÂGE POUR COMMENCER UNE THÉRAPIE ? par Elia Manuzio

 

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COUPLE:Y A T IL UN AGE POUR COMMENCER UNE THERAPIE DE COUPLE

 

 

COUPLE : Y A-T-IL UN ÂGE POUR COMMENCER UNE THÉRAPIE ?

par Elia Manuzio

Dans son livre « Devenir » (sorti fin 2018), Michelle Obama révèle avoir suivi une thérapie de couple au début de son mariage avec Barack. Dans son cabinet, Sophie Touttée Henrotte, thérapeute, reçoit justement de plus en plus de jeunes. Nous lui avons donc demandé de décrypter ce phénomène.

Elia Manuzio

 

Publié leVendredi 22 Mars 2019

Vous recevez des couples de 24 ou 25 ans, parfois moins. C’est nouveau ?

Oui assez. C’est en partie dû au fait que le développement personnel prend une place de plus en plus importante. Il y a moins de problème à dire « Je suis suivi.e par un thérapeute » et j’ai de plus en plus de couples ensemble depuis un ou deux ans seulement. Ils ne le crient pas non plus sur les toits mais cela devient une démarche moins taboue. En cas de trahison par exemple, il arrive souvent que l’un des deux pose l’ultimatum de la thérapie, ça c’est nouveau.

Cela veut dire que les jeunes couples se battent plus qu’avant ?

Oui et non. Les nouvelles générations connaissent le nombre de divorces. Les jeunes ont envie de faire mieux que leurs parents. Ils cherchent à la fois de la réassurance en thérapie mais ils se disent aussi qu’avec les rencontres en ligne, c’est facile de retrouver un.e partenaire.

Pourquoi viennent-ils consulter ?

Jusqu’à la petite trentaine, les couples viennent en général parce qu’ils se demandent s’ils veulent vraiment s’engager. Ils ont besoin de clarifier les choses et de savoir s’ils sont vraiment faits l’un pour l’autre. C’est comme un label, le spécialiste devient une « caution ». Souvent, l’un veut s’engager et l’autre freine. Voir un.e thérapeute, c’est une façon de se sentir en sécurité dans leur décision. Je vois aussi de très jeunes couples qui se sont rencontrés en ligne, qui se sont découverts et racontés sans s’être vus et qui rencontrent des difficultés une fois confrontés à la réalité.

Quand on se présente en thérapie au bout de trois mois de relation, est-ce que c’est perdu d’avance ?

Non, j’ai toujours espoir. Un couple qui vient au tout début d’une relation, c’est qu’il cherche quelque chose. Il faut beaucoup d’amour pour oser venir, cela veut dire que quelque chose les retient malgré leurs difficultés. C’est ce que j’essaie de valoriser.

Y-a-t-il un âge minium pour la thérapie ? 

Ça dépend du chemin de chacun. J’ai des jeunes de 18 ans extrêmement mûrs, à qui je parle comme à des adultes, et des gens de 40 ans qui sont de vrais bébés.

Comment savoir si son couple en a besoin ?

Souvent, cela se manifeste par le fait que l’autre n’est plus le ou la confidente et qu’on va s’épancher sur son couple ailleurs. Il ne faut pas hésiter à venir le plus tôt possible, dès les premiers signaux (perte de désir, de communication, d’envie de faire des projets) même si on ne fait qu’une séance ou deux, plutôt que d’attendre que ça explose. Voir un.e thérapeute, peut faire partie d’une hygiène de vie, ça relance une conversation au sein du couple. Après tout, on ne nous apprend pas tout ça à l’école.

Les jeunes couples sont-ils plus faciles à sauver ? 

Pas forcément. J’ai eu des cas de couples mariés depuis vingt ou trente ans où l’un des  deux a retrouvé un amour de jeunesse sur Facebook et a fauté. L’adultère donne parfois des redémarrages absolument incroyables dans le couple. Ils réapprennent à s’aimer autrement. Ils s’aperçoivent qu’ils se connaissent finalement assez peu alors ils posent à nouveau leurs valises, ils se rencontrent à nouveau. Certains se draguent, essaient de se reconquérir, c’est très beau.

 

 

 

 

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